Voilà donc Arthur à l'ouvrage : il délie les bottes et prend des mesures pour que sa maison soit bien carrée, dresse des pieux, répartit la paille soigneusement, laisse une ouverture pour la fenêtre et pose une jolie porte à deux battants.
— Comme ma petite maison est agréable, et qu'il y fait chaud ! pense Arthur. Je me demande ce que maman va dire quand je lui montrerai. Elle va me faire des compliments ! Quant à ce grand méchant loup, si vraiment il existe, il n'osera jamais y toucher je vais casser des vacances merveilleuses !
Arthur monte sur son échelle pour admirer la vue du haut de sa maison, puis fier de lui, redescend et se prépare à dormir après avoir fermé sa porte à double tour.
Quand tout à coup, il entend frapper à la porte.
— Toc, toc, toc, ouvre-moi la porte, petit cochon, dit le loup.
— je n'ouvre pas ma porte à des inconnus, répond Arthur.
— Tant pis, si tu n'ouvres pas, j'entrerai quand même !
Alors le loup, furieux, tout en grognant, tout en soufflant, prend son élan et pan... démolit la maison. Toute la paille s'envole, partout, dans tous les sens ; les murs s'écroulent, le toit s'effondre, le grand méchant loup se précipite sur le petit cochon. Il l'avale tout entier, d'une seule bouchée, et se pourlèche les babines en pensant qu'il vient de faire là un délicieux dîner, tout à fait délectable.
Pauvre petit Arthur !
Pendant ce temps, Boris, le frère d'Arthur et de Boniface, se promenait en chantonnant. Il s'était dépêché de manger son petit pain pour son goûter.
Il marchait depuis longtemps quand il croisa sur son chemin un fermier accompagné d'un âne tout gris, portant de grosses bottes d'ajoncs.
— Bonjour monsieur, je m'appelle Boris, et je voudrais me construire une maison. Voudriez-vous me donner des ajoncs, s'il vous plaît ?
— Tiens, Boris, prends ce qu'il te faut, et bon courage !
Boris remercie le fermier si aimable, et se met à l'ouvrage.
Il délie les ajoncs et prend des mesures pour que sa maison soit bien carrée. Il dresse des pieux, entremêle les branches très soigneusement et sans se piquer les pattes, laisse une ouverture pour la fenêtre, et pose une porte à deux battants juste au milieu.
— Comme ma petite maison est agréable, et qu'il y fait chaud ! se dit Boris : je me demande ce que maman va dire quand elle la verra. Elle va me faire des compliments ! Quant à ce grand méchant loup, si vraiment il existe, il n'osera jamais entrer ici. Je vais passer des vacances merveilleuses !
Boris est très content de lui et saute de joie !
Toute la journée, Boris a travaillé en chantant à tue-tête.
Le soir tombe, la petite maison est terminée, et Boris a pris soin de fermer la porte à double tour. Il fait des projets et rêve d'inviter ses parents, ses frères et le fermier qui lui a donné des ajoncs, pour pendre la crémaillère. Ce sera une fête superbe. Sa maman apportera des tartes aux fraises, avec beaucoup de crème fouettée, un vrai délice !
Boris va s'endormir, fier de lui, il n'a rien oublié et se réjouit d'avance, en pensant que si ses frères ont la même idée que lui, sa maman fera alors des tartes aux cerises, et aux abricots pour Arthur et Boniface, avec bien sûr, beaucoup de crème fouettée. Comme on va s'amuser.
Quand tout à coup, Boris entend frapper à la porte.
— Toc, toc, toc, ouvre-moi la porte, petit cochon, dit le loup.
— Je n'ouvre pas ma porte à des inconnus, répond Boris.
— Tant pis, si tu n'ouvres pas, j'entrerai quand même !
Alors le loup furieux, tout en grognant, tout en soufflant, prend son élan et pan... démolit la maison. Tous les ajoncs s'envolent, partout, dans tous les sens, les murs s'écroulent, le toit s'effondre, le grand méchant loup se précipite sur le petit cochon. Il l'avale tout entier, d'une seule bouchée, et se pourlèche les babines en pensant qu'il vient de faire là un délicieux dîner, tout à fait délectable.
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